samedi 4 février 2012



















Il suffit parfois de prendre un chemin inédit pour se sentir dépaysé ; un lieu inconnu, une rue découverte par hasard, et l’on fait l’expérience de n’être pas tout à fait à sa place. Le dépaysement est aussi un moment où notre rapport au monde bascule entre un « avant » et un « après » : le décès d’un proche peut ainsi nous rendre étranger à notre environnement familier. Mais si l’on s’avise qu’il n’y a pas de concept positif, contraire à celui de dépaysement — on ne parle pas de «paysement», ni de se sentir « paysé » — on comprend que l’enjeu du dépaysement est bien plus profond encore. En interrogeant notre rapport à la langue, il apparaît qu’il y va de notre humanité profonde, ainsi que de notre inhumanité.


Jean-Luc Nativelle est né en 1963. Auteur de plusieurs romans et essais, il enseigne la philosophie en Classes Préparatoires à Angers. Il vit à Nantes.


Essai - Philosophie
Jean-Luc Nativelle